CARTEA LUI TOBIT

  • 1. Les vertus de Tobit
  • 2 Orbirea lui Tobit si rabdarea lui.
  • 3 Rugaciunea batrânului Tobit si a Sarei.
  • 4 Tobit povatuieste pe fiul sau a pazi poruncile lui Dumnezeu si-i destainuieste cei zece talanti dati lui Gabael..
  • 5 Trimiterea lui Tobie si însotirea lui de catre înger în Raghesul Mediei
  • 6 Calatoria lui Tobie; prinderea pestelui, luarea maruntaielor lui pentru vindecari si sfatul îngerului pentru casatorie.
  • 7 Raguel, din îndemnul îngerului, da pe Sara, fata sa, sotie lui Tobie.
  • 8 Casatoria lui Tobie cu Sara; rugaciunea lor, ospatul nuntii si înzestrarea.
  • 9 Tobie trimite pe Azaria la Gabael si aduce banii si pe Gabael la nunta.
  • 10 Întoarcerea lui Tobie la parintii sai, care erau îngrijorati, împreuna cu Sara, sotia sa, si cu zestrea ei.
  • 11 Bucuria parintilor la sosirea fiului lor Tobie. Tamaduirea minunata a ochilor batrânului Tobit.
  • 12 Îngerul Rafael nu vrea sa primeasca rasplata si, povatuindu-i spre bine, se face nevazut.
  • 13 Cântarea de lauda a batrânului Tobit si prevestirea fericirii Ierusalimului.
  • 14 Sfârsitul vietii lui Tobit si a fiului sau.
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    1. Les vertus de Tobit

    Moi Tobit, j’ai marché dans les voies de la vérité et dans les œuvres de justice, tous les jours de ma vie, et j’ai fait beaucoup d’aumônes à mes frères et à mon peuple, à ceux qui étaient en captivité à Ninive, au pays des Assyriens. …Et moi, tout seul, j’allais souvent à Jérusalem… J’accourais à Jérusalem avec les prémices des fruits et des animaux, les dîmes du bétail et les premières tontes des brebis : je les donnais aux prêtres pour l’autel ; et je donnais la dîme du blé, du vin, des olives, des grenades, des figues et des autres fruits ; je prélevais en espèces, la dîme seconde et j’allais la dépenser à Jérusalem ; je la donnais aux orphelins et aux veuves et je la distribuais aux étrangers qui vivent avec les Israélites. Je la leur apportais en présents tous les trois ans… suivant les recommandations de Debbora, la mère d’Ananiel notre père ; car mon père était mort, me laissant orphelin. Parvenu à l’âge d’homme, je pris une femme (1) de la descendance de notre famille. Elle me donna un fils que je nommai : Tobie. Comme j’avais été fidèle à mon Dieu de tout mon cœur, le Très-Haut me donna la faveur de Salmanasar (2) dont je devins l’homme d’affaires. Je voyageais en Médie et je passai des marchés pour lui jusqu’à sa mort ; et je déposai chez Gabaël (3) à Rhagès de Médie, des sacs d’argent pour dix talents. A la mort de Salamanasar, les routes de Médie se fermèrent et je ne pus continuer à m’y rendre. Aux jours de Salamanasar, j’avais fait souvent l’aumône à mes frères de race, je donnais mon pain aux affamés, et des habits à ceux qui étaient nus ; et j’enterrais, quand j’en voyais, les cadavres de mes compatriotes (4) jetés par-dessus les remparts de Ninive. Quelqu’un de Ninive vint informer le roi que j’étais le fossoyeur clandestin. Quand je sus le roi renseigné sur mon compte, que je me vis recherché pour être mis à mort, j’eus peur, et je pris la fuite. Tous mes biens furent saisis ; tout fut confisqué au trésor royal ; rien ne me resta que ma femme Anna et que mon fils Tobie. Moins de quarante jours après, le roi fut assassiné par ses deux fils… Alors Ahikar intercéda pour moi et je pus redescendre à Ninive.
    2. Résignation de Tobit devenu aveugle… A notre fête de la Pentecôte, à savoir, le jour sacré des Semaines, on me fit un bon dîner et je m’étendis pour manger. Alors je dis à mon fils : « Va chercher, mon enfant, parmi nos frères déportés à Ninive, un pauvre qui soit de cœur fidèle, et amène-le pour partager mon repas. J’attends que tu reviennes, mon enfant. » …Il revint et dit : « Père ! » Je répondis : « Voilà, mon enfant ? » il reprit : « Père, voici quelqu’un de notre peuple qui vient d’être tué et jeté sur la place, et il est encore là ; il a été étranglé. Je m’élançais, laissant le repas sans y goûter ; je l’enlève de la rue, je le mets dans une chambre pour l’ensevelir au coucher du soleil. Au retour, je me baignai et mangeai mon repas dans le chagrin. Je me souvins du mot du prophète… “Vos fêtes se tourneront en deuil et tous vos chants en lamentation.” Et je pleurai. Puis quand le soleil fut couché, j’allais creuser une fosse et l’ensevelir. Et mes proches se moquaient de moi, en disant : « Il n’a plus peur. On l’a cherché naguère pour le mettre à mort pour ce fait, et il s’était enfui, et voici que de nouveau il ensevelit les morts. » Ce soir-là, je pris un bain et j’allais dans la cour, et je m’endormis le long du mur de la cour le visage découvert à cause de la chaleur. Je ne savais pas qu’il y avait au-dessus de moi, des moineaux (5) dans le mur. De la fiente me tomba dans les yeux, toute chaude, et provoqua des leucomes. J’allai chez les médecins pour me faire soigner, mais plus ils m’oignaient de médicaments, plus les leucomes aveuglaient mes yeux jusqu’à la cécité complète. Je fus privé de mes yeux pendant quatre ans. Pendant ce temps, ma femme Anna s’était louée pour faire des travaux féminins. Elle filait de la laine et recevait de la toile à tisser. Elle les livrait à ses maîtres et ils lui remettaient un salaire… Elle livra sa pièce de toile à ses maîtres qui lui donnèrent tout son dû et de plus, ils lui firent cadeau d’un chevreau. Quand elle rentra chez moi, le chevreau se mit à bêler. Je l’appelais et lui dis : « D’où vient ce cabri ? Ne serait-il pas volé ? Rends-le à ses maîtres… » …Alors elle répliqua : « Où sont donc tes aumônes ? Où sont donc tes bonnes œuvres ? Tout le monde sait ce que cela t’a rapporté. » Tout affligé intérieurement, je pleurais et je me mis à prier… « Tu es juste, Seigneur, toutes tes actions sont justes et toutes tes voies sont miséricorde et vérité. Tu juges le monde, et maintenant toi, Seigneur, souviens-toi de moi, regarde et ne me punis pas pour mes péchés ni pour mes ignorances… […] …et ordonne que me soit enlevé mon esprit pour que je quitte la face de la Terre et devienne terre. Aussi bien ne vaut-il beaucoup mourir que vivre parce que j’ai entendu des injures mensongères et que j’ai un grand chagrin. Seigneur, ordonne que je sois délivré de cette détresse, fais-moi aller au lieu éternel et ne détourne pas, Seigneur, ta face de moi ! Aussi bien me vaut-il beaucoup mieux mourir que voir tant de détresse dans ma vie et entendre des injures. »
    3. Epreuves de Sarra Ce même jour, il arriva à Sarra d’entendre aussi des injures d’une des servantes de son Père. Il faut savoir qu’elle avait été donnée sept fois en mariage, et qu’Asmodée, le démon malfaisant, les avait tués avant qu’ils se soient unis à elle comme de bons époux. Et la servante de dire : « C’est toi qui tues tes maris ! (6) […] Va avec eux et puissions-nous ne voir de toi ni fils, ni fille à jamais ! » En ce jour, elle s’affligea intérieurement, elle pleura, et, montant à la salle haute de son père avec le dessein de se pendre. Puis, à la réflexion, elle pensa : « De peur qu’on injurie mon père et qu’on lui dise : “Tu avais une seule fille chérie, et, dans son malheur, elle s’est pendue !” Et je ferai descendre en chagrin, à l’Hadès, la vieillesse de mon père. Il me vaut mieux, non de me pendre, mais supplier le Seigneur de me faire mourir afin de ne plus entendre d’injures en ma vie. » (7) En ce moment, étendant ses bras vers la fenêtre, elle pria ainsi : « Tu es béni, Dieu miséricordieux et béni est ton nom dans les siècles et que toutes tes œuvres te bénissent à jamais. Et maintenant j’ai levé vers toi mon visage et mes yeux. Dis que je quitte cette Terre et que je n’entende plus d’injures. Tu sais, Maître, que je suis pure de toute impureté masculine et que je n’ai pas souillé ton nom ni celui de mon père sur ma terre d’exil. […] …J’ai déjà perdu sept maris et pourquoi vivre encore ? Et s’il ne te plaît pas de me tuer, exauce Seigneur, ma plainte. » (8) Cette fois-ci, les deux prières furent exaucées devant la gloire de Dieu, et Raphaël fut envoyé pour guérir les deux : Tobit pour enlever les leucomes de ses yeux afin qu’il vît de ses yeux la lumière de Dieu ; Sarra, la fille de Ragouël pour la donner comme femme à Tobie, le fils de Tobit et pour la délivrer d’Asmodée, le démon malfaisant, parce qu’il revenait à Tobie de la prendre…
    4. Tobit envoie son fils Tobie recouvrer une créance. En ce jour, Tobit se souvint de l’argent qu’il avait déposé chez Gabaël. à Rhagès de Médie. et il se dit : Voici que j’ai demandé la mort. Pourquoi ne pas appeler Tobie, mon fils, et ne pas l’informer de cet argent avant de mourir ? Il appela Tobie qui vint vers lui, et il lui dit : « Quand je mourrai, fais-moi un enterrement convenable. Honore ta mère, ne l’abandonne pas un seul jour de sa vie, fais ce qui lui plaît et n’afflige son esprit en rien. Souviens-toi d’elle, mon enfant car elle a vu bien des périls pour toi quand tu étais dans son sein ; quand elle mourra, ensevelis-la auprès de moi dans le même tombeau. Tous les jours souviens-toi du Seigneur et sois résolu à ne pas pécher et à transgresser ses commandements. Fais des œuvres justes tous les jours de ta vie et ne marche pas dans les chemins de l’injustice. (9) De tes biens, fait l’aumône…Ne détourne ton visage d’aucun pauvre, et de toi ne se détournera pas le visage de Dieu. Suivant l’abondance de tes biens, fais l’aumône : si tu as peu, ne crains pas de faire l’aumône suivant ce peu car tu te thésaurises un dépôt excellent pour le jour de la détresse. L’aumône délivre de la mort et ne laisse pas aller dans les ténèbres. (10) Car pour tous ceux qui la font, l’aumône est une offrande devant le Très-Haut. Garde-toi, mon enfant, de toute fornication… Et maintenant, mon enfant, aime tes frères et ne les méprise pas, ni les fils et les filles de ton peuple… Car l’orgueil cause bien des ruines et des troubles. L’inaction produit abaissement et grande indigence : l’oisiveté est, en effet, mère de la famine. Ne fais pas attendre au lendemain le salaire de ceux qui travaillent pour toi, donne-lui aussitôt sa rétribution, et si tu sers Dieu, tu recevras ta rétribution. Prends garde, mon enfant, à toutes tes actions et que la bonne éducation dirige ta conduite. Ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir. Ne bois pas de vin jusqu’à l’ivresse et n’aie pas la débauche pour compagne de ta route. Donne ton pain à ceux qui ont faim et de tes habits à ceux qui sont nus. De tout ce que tu as en abondance, fais l’aumône. (11) Prends l’avis de toute personne sage et ne méprise aucun conseil profitable. En toutes circonstances, bénis le Seigneur Dieu, demande-lui que tes voies soient droites, que tous tes chemins et desseins réussissent car les nations n’ont pas toutes le bon dessein. Et maintenant, mon enfant, souviens-toi de ces commandements et qu’ils ne s’effacent pas de ton cœur. Et maintenant, je te fais savoir que j’ai confié dix talents à Gabaël, à Rhagès de Médie. Ne crains pas, mon enfant, parce que nous sommes devenus pauvres : tu auras beaucoup de biens si tu crains Dieu, si tu fuis tout péché et fais ce qui est bon devant le Seigneur ton Dieu. » (12)
    5. L’ange Raphaël se fait le guide de Tobie Alors Tobie répondit à Tobit, son père : Tout ce que tu m’as ordonné, je le ferai, père. Mais comment pourrais-je faire ce recouvrement sur cet homme ? Lui ne me connaît pas et moi, je ne le connais pas ? Et je ne connais pas les chemins pour aller en Médie. » Alors, Tobit répondit à Tobie, son fils… Et maintenant, mon enfant, cherche-toi un homme sûr qui ira avec toi jusqu’à ton retour, et nous lui donnerons un salaire ; et tu reprendras cet argent chez Gabaël. » (13) Tobie sortit donc chercher un homme connaissant bien le chemin pour aller avec lui en Médie. Il sortit et trouva devant lui l’ange Raphaël, et il ne savait pas que ce fut un ange de Dieu. Et il lui dit : « D’où es-tu, jeune homme ? » Et il lui dit : « Je suis des fils d’Israël, tes frères ; je suis venu ici pour travailler. » Et il lui dit : « Connaîtrais-tu le chemin de Médie ? » Et il lui dit : « Oui, souvent j’y suis allé, j’ai l’expérience de tous les chemins et je les connais. Souvent je suis allé en Médie et j’ai séjourné chez Gabaël, notre frère, qui habite à Rhagès de Médie : il y a deux jours pleins de voyage d’Echatane à Rhagès, car elles se trouvent dans la montagne. » Et il lui dit : « Attends-moi, jeune homme, tandis que je vais prévenir mon père car j’ai besoin que tu ailles avec moi et je te donnerai ton salaire. » Et il lui dit : « J’attends, seulement, ne tarde pas. » Tobie entra, prévint son père, et il lui dit : « Appelle-moi cet homme que je sache s’il est sûr pour aller avec toi, mon enfant. » Tobie sortit, l’appela et lui dit : « Jeune homme, mon père t’appelle. » il entra chez lui et, le premier, salua Tobit et il lui dit : « Aie beaucoup de joie. » Et Tobit répondit : « Quelle joie puis-je encore avoir ? Moi, je suis un homme privé de mes yeux, je ne vois pas la lumière du ciel, mais je vis dans les ténèbres comme les morts qui n’aperçoivent plus la lumière. Je vis parmi les morts ; j’entends la voix des hommes, et eux-mêmes, je ne les vois pas. » Et il lui dit : « Confiance ! Dieu a rapproché le temps de ta guérison. Confiance ! » Et Tobit lui dit : « Tobie, mon fils, veut partir pour la Médie : pourras-tu aller avec lui et le conduire ? Je te donnerai ton salaire, frère. » Et il lui dit : « Je pourrai aller avec lui, je connais tous les chemins et souvent je me suis rendu en Médie ; j’ai parcouru toutes les plaines, je connais ses montagnes et tous ses chemins. » Et il lui dit : « Frère, de quelle famille es-tu et de quelle tribu ? Renseigne-moi. » Et il lui dit : « Quel besoin as-tu d’une tribu ? Je suis Azarias, fils d’Ananias le grand… » (14) Et il lui dit : […] ne sois pas irrité contre moi, frère, de ce que j’ai voulu connaître la vérité ainsi que ta famille. […] Va avec mon fils et j’ajouterai encore à ton salaire. » Et il lui dit : « J’irai avec lui. Ne crains pas : bien portants nous partirons et bien portants nous reviendrons vers toi, car le chemin est sûr. » Et il lui dit : « Que la bénédiction du Seigneur soit sur toi ! » Puis il appela son fils et lui dit : « Mon enfant, prépare ce qu’il faut pour le voyage et pars avec ton frère. Puisse le Dieu, qui est dans le ciel, vous préserver là-bas, vous ramener chez moi sains et saufs, et son ange faire chemin avec vous pour vous garder, mon enfant ! » Il partit pour son voyage et il embrassa son père et sa mère. Et Tobit lui dit : « Va sain et sauf ! » (15) Sa mère pleura et dit à Tobit : « Pourquoi as-tu fait partir mon enfant ? N’est-il pas le bâton de notre main, et n’est-ce pas lui qui entre et sort devant nous ? Puisse l’argent ne pas rejoindre l’argent mais devenir la rançon de notre enfant ! Vivre comme le Seigneur nous l’a donné, cela nous suffit. » Et il lui dit : « Pas tant de paroles ! C’est bien portant que part notre enfant, et bien portant qu’il reviendra vers nous. Et tes yeux verront le jour où il reviendra vers toi sain et sauf. Pas tant de paroles ! Ne crains pas pour eux, sœur ! Un ange bon ira avec lui, son voyage sera heureux, et il reviendra sain et sauf. » Et elle arrêta ses lamentations.
    6. Halte au bord du Tigre et capture du poisson… L’enfant partit et l’ange avec lui ; le chien aussi s’en alla avec eux. La première nuit arriva et ils campèrent sur le fleuve Tigre. L’enfant descendit se laver les pieds dans le fleuve ; un grand poisson voulait dévorer le pied du jeune homme qui cria. (16) L’ange dit au jeune homme : « Prends le poisson et tiens-le. » Et le jeune homme prit le poisson et le tira à terre. L’ange lui dit : « Ouvre le poisson, enlève le fiel, le cœur et le foie ; garde-les avec toi et rejette les entrailles ; ce sont, en effet, d’utiles remèdes que son fiel, son cœur et son foie… » Et lorsqu’il eut ouvert le poisson, le jeune homme recueillit le fiel, le cœur et le foie ; il rôtit une partie du poisson et en mangea, et il sala le reste. Et tous deux cheminèrent ensemble jusqu’aux approches de la Médie. Alors le jeune homme interrogea l’ange et lui dit : « Azarias, mon frère, quel remède y a-t-il dans le cœur, le foie et le fiel du poisson ? » Et il lui dit : « Du cœur et du foie du poisson, fais une fumigation devant un homme ou une femme que tourmente un démon ou un esprit mauvais : ils seront délivrés de toute infestation et ces ennemis les abandonneront. Et quant au fiel, si tu en oins les yeux d’un homme atteint de leucome ou si tu souffles sur les leucomes, ils guériront. » Raphaël dit à Tobie de demander Sarra en mariage… Comme il entrait en Médie et approchait déjà d’Ecbatane, Raphaël dit au jeune homme : « Tobie, mon frère, c’est dans la maison de Ragouël qu’il nous faut loger cette nuit. Cet homme est ton parent et il a une fille nommée Sarra. Il n’a pas de fils ni d’autre fille que Sarra. Toi, tu es plus que tout autre son plus proche, le plus désigné pour l’obtenir en héritage, et tu as le droit d’hériter des biens de son père. La jeune fille est prudente, courageuse et excellente, et son père est excellent. » Tu as le droit de la prendre. Ecoute-moi, mon frère, je parlerai cette nuit au père pour faire de la jeune fille ta fiancée. Et quand nous reviendrons de Raghès, nous ferons ses noces. Et je sais que Ragouël ne pourra pas te la refuser ou la donner en mariage à un autre -à moins d’encourir la peine de mort suivant le décret du livre de Moïse- parce qu’il sait que le droit te revient de préférence à tout autre de prendre sa fille. Et maintenant, écoute-moi, mon frère : cette nuit, nous parlerons de la jeune fille et nous t’unirons à elle. Et quand nous reviendrons de Raghès, nous la prendrons et la conduirons avec nous dans ta maison. » Alors Tobie répondit à Raphaël : « Azarias, mon frère, j’ai appris qu’elle fut donnée à sept hommes et qu’ils moururent dans la chambre nuptiale pendant la nuit quand ils s’approchaient d’elle, et j’ai entendu dire qu’un démon les tue. Et maintenant puisqu’il ne lui fait pas de mal à elle, mais qu’il tue quiconque veut s’approcher d’elle, je crains de mourir, et étant l’unique de mon père, de faire descendre en chagrin au tombeau, la vie de mon père et de ma mère. Et ils n’ont pas d’autres fils pour les enterrer. » (17) Et il lui dit : « Ne te souviens-tu pas des commandements de ton père, qu’il t’a commandé de prendre une femme de la maison de son père ? Et maintenant, écoute-moi, mon frère : ne tiens pas compte de ce démon et prends-la. Et moi, je sais que cette nuit elle te sera donnée pour femme. Quand tu entreras dans la chambre nuptiale, prends le foie du poisson et son cœur, place-les sur le brûle-parfum : l’odeur se dégagera, le démon la sentira, il fuira et l’abandonnera à jamais. Et quand tu seras avec elle, levez-vous d’abord tous les deux, priez et suppliez le Seigneur du ciel de faire venir sur vous miséricorde et salut. Ne crains pas car elle était destinée de toujours à être ta part, et toi, tu seras son salut. Elle partira avec toi et je t’assure que tu auras d’elle des enfants et qu’ils seront pour toi comme des frères. Pas tant de paroles ! » Quand Tobie entendit les paroles de Raphaël l’assurant qu’il avait une sœur de la race de la maison de son père, il l’aima beaucoup et son cœur s’attacha à elle.
    7. Ragouël accorde à Tobie la main de Sarra… Quand il entra à Ecbatane, il lui dit : Azarias, mon frère, conduis-moi tout droit chez Rapouël, notre frère. Et il le conduisit dans la maison de Ragouël. Ils le trouvèrent assis près de la porte de la cour et ils le saluèrent les premiers, et il leur dit : « Ayez beaucoup de joie, frères, et vous êtes bien arrivés, sains et saufs. » Il les conduisit dans sa maison. Il dit à Edna, sa femme : Combien ce jeune homme ressemble à Tobit, mon frère ! » Et Edna les interrogea et leur dit : « Nous sommes des fils de Nephtali, captifs de Ninive. » Et elle leur dit : « Connaissez-vous Tobit, notre frère ? » Et ils dirent : « Nous le connaissons. » et elle leur dit : « Est-il bien portant ? » Ils lui dirent : « Il vit et est bien portant. » Et Tobie dit : « C’est mon père. » Et Ragouël s’élança, l’embrassa, pleura et lui dit : « Que la bénédiction soit sur toi, mon enfant, fils d’un noble père ! Oh ! quel grand malheur que soit devenu aveugle un homme juste et faisant l’aumône ! » Il se jeta au cou de Tobie et pleura. Et Edna, sa femme, pleura sur lui ; et Sarra, leur fille, pleura elle aussi. Et il sacrifia un agneau et il les reçut avec empressement. Quand ils se furent baignés et lavés et qu’ils s’étendirent pour le repas, Tobie dit à Raphaël : « Azarias, mon frère, dis à Ragouël de me donner Sarra, ma sœur. » (18) Ragouël entendit ces mots et dit au garçon : « Mange et bois et passe une agréable nuit. Car il ne revient à personne de prendre Sarra, ma fille, si ce n’est à toi. Et moi également, je n’ai pas le droit de la donner à un autre qu’à toi parce que tu es mon plus proche. Cependant, je te révélerai la vérité, mon enfant. Je l’ai donnée à sept hommes de nos frères et tous sont morts la nuit où ils s’approchaient d’elle. Et maintenant, mon enfant, mange et bois et le Seigneur agira pour vous. » Et Tobie dit : « Je ne mangerai ni ne boirai que tu n’as décidé mon affaire. » Ragouël lui dit : « Je le fais. Elle t’est donnée suivant le précepte du livre de Moïse, et le Ciel a décrété de te la donner. Reçois ta sœur. Te voilà son frère et elle est ta sœur : elle t’est donnée de ce jour à jamais. Et que le Seigneur du Ciel vous rende heureux cette nuit, mon enfant ; qu’il vous donne miséricorde et paix ! » Et Ragouël appela Sarra, sa fille, qui vint vers lui ; et, prenant sa main, il la lui livra et dit : « Reçois-la suivant la loi et le précepte écrit dans le livre de Moïse, te la donnant pour femme. Prends-la et conduis-la saine et sauve à ton père. Que Dieu du Ciel vous accorde bonheur et paix ! » Et il appela sa mère. Il dit d’apporter du papyrus et il écrivit sur papyrus un contrat de cohabitation (mariage) suivant lequel il la lui donnait pour femme selon le précepte de la loi de Moïse. Alors ils se mirent à manger et à boire. Ragouël appela Edna sa femme, et lui dit : « Sœur, prépare une autre chambre pour y introduire Sarra. Elle s’en alla disposer une couche dans la chambre comme il lui avait dit et l’y introduisit. Elle pleura sur elle puis essuya ses larmes et lui dit : « Confiance, ma fille ! Puisse le Seigneur du Ciel te donner de la joie en place de ta tristesse ! Confiance, ma fille ! » et elle sortit.
    8. Les noces et la tombe… Quand ils eurent achevé de manger et de boire, ils voulurent dormir ; ils conduisirent le jeune homme et l’introduisirent dans la chambre. Et Tobie se souvint des paroles de Raphaël : il tira de sa bourse le foie et le cœur du poisson et il le plaça sur le brûle-parfum. L’odeur du poisson arrêta le démon qui courut dans les régions de la Haute Egypte : Raphaël s’y rendit aussitôt, l’y enchaîna et le lia. Ils sortirent et fermèrent la porte de la chambre. (19) Et Tobie se leva du lit et lui dit : Sœur, lève-toi, prions et supplions notre Seigneur de nous faire miséricorde et salut. » Elle se leva et ils se mirent à prier et à supplier que leur fût accordé le salut, et il se mit à dire : « Tu es béni, Dieu de nos pères et béni ton nom pour tous les siècles de la génération. Que les cieux te bénissent et toute ta création dans tous les siècles ! (20) Tu as fait Adam et tu as fait pour lui en aide et appui, sa femme Eve et les deux ont produit la descendance des hommes. Tu as dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul, faisons-lui une aide semblable à lui. Et maintenant ce n’est pas en vue de la fornication que je prends cette mienne sœur, mais en vérité. Ordonne qu’il nous soit fait miséricorde, à moi et à elle, et que nous puissions vieillir ensemble. » Et ils dirent tous les deux : « Amen ! » Et ils dormirent pendant la nuit. Ragouël se leva, convoqua ses serviteurs et ils s’en allèrent creuser une fosse car il dit : « De peur qu’il ne meure et que nous ne devenions sujets de risée et d’injure. » Quand ils eurent fini de creuser la fosse, Ragouël vint à la maison et appela sa femme et dit : « Envoie une des servantes et qu’elle entre voir s’il est vivant, afin que, s’il est mort, nous l’enterrions sans que personne ne le sache. Ils envoyèrent la servante, allumèrent la lampe, ouvrirent la porte : elle entra et les trouva sommeillant et dormant ensemble. Et la servante, sortant, leur annonça : « Il vit et il n’y a rien de mauvais. » (21) Ils bénirent Dieu du Ciel et dirent : « Tu es béni, ô Dieu, de toute bénédiction pure ; qu’on te bénisse dans tous les siècles ! Et tu es béni parce que tu m’as réjoui et que n’est pas arrivé ce que je pensais, mais tu nous as traités suivant ton abondante miséricorde. Tu es béni parce que tu as eu pitié de deux enfants uniques. Accorde-leur, Maître, miséricorde et salut, et fais que leur vie s’achève en joie et miséricorde. Alors il dit aux serviteurs de combler la fosse avant le matin. (22) Et il dit à sa femme de faire beaucoup de pains ; et, se rendant à l’étable, il emmena deux bœufs et quatre béliers, et il dit de les apprêter et on se mit à faire les préparatifs. Il appela Tobie et lui dit : « De quatorze jours tu ne bougeras pas d’ici, mais tu y resteras, mangeant et buvant et réjouissant l’âme de ma fille qui avait été accablée de douleur. (23) De tous mes biens, prends dès maintenant la moitié, et va sain et sauf vers ton père. Et l’autre moitié, quand nous mourrons, moi et ma femme, sera à toi. Confiance ! mon enfant, je suis ton père et Edna, ta mère ; nous sommes près de toi et de ta sœur, maintenant et à jamais. Confiance, mon enfant ! »
    9. Raphaël se rend auprès de Gabaël… Alors Tobie appela Raphaël et lui dit : (24) « Azarias, mon frère, prends avec toi quatre serviteurs et deux chameaux et va à Rhagès et rends-toi chez Gabaël : donne-lui le contrat, reçoit l’argent et amène-le avec toi pour les noces. Car tu sais que mon père compte les jours et, si je m’attarde un seul jour, je l’attristerai beaucoup. Tu vois quel serment a prononcé Ragouël, et je ne puis l’enfreindre. » Et Raphaël partit avec les quatre serviteurs et les deux chameaux pour Rhagès de Médie et ils séjournèrent chez Gabaël. Il leur donna son contrat et lui fit savoir que Tobie, fils de Tobit, avait pris femme et qu’il l’invitait aux noces. Et, se levant, il lui compta les bourses ayant leurs sceaux et ils conclurent un pacte à ce sujet. (25) Et ils se levèrent ensemble de bonne heure et ils vinrent aux noces. Ils entrèrent chez Ragouël et trouvèrent Tobie couché à table ; il s’élança et le salua ; il pleura et le bénit et lui dit : « Excellent homme, fils d’un homme excellent, juste et faisant l’aumône ; que le Seigneur donne la bénédiction du ciel à toi et à ta femme, à ton père et à la mère de ta femme ! Béni soit Dieu qui m’a fait voir Tobie, mon cousin, semblable à son père ! »
    10. Tobie retourne chez son père… Cependant, jour après jour, Tobit comptait les jours, combien pour aller et combien pour retourner. Et lorsque ces jours furent passés, comme son fils n’était pas là, il dit : « N’aurait-il pas été retenu là-bas ? Ou bien Gabaël serait-il mort et personne ne lui donne l’argent ? » Et il se mit à s’attrister. Et Anna, sa femme, dit : « Mon enfant a péri et il n’est plus parmi les vivants. » Et elle se mit à pleurer et à verser des larmes sur son fils et elle dit : « Hélas, mon fils, que t’ai-je laissé partir, la lumière de mes yeux ! » Et Tobit lui disait : « Silence, pas tant de paroles, ma sœur ! Il est sain et sauf. Certainement il leur est survenu un empêchement ; l’homme qui est parti avec lui est sûr et c’est l’un de nos frères. Ne t’afflige pas sur lui : le voilà déjà là ! » Et elle lui dit : « Ne me parle pas et ne me trompe pas : mon enfant a péri. Elle s’élança et considéra le chemin par où s’en était allé son fils, et cela, chaque jour ; et elle ne se laissait persuader par personne. Quand le soleil s’était couché, elle rentrait, versait des larmes et pleurait toute la nuit, sans dormir. Lorsque furent terminés les quatorze jours de noces, que Ragouël avait juré de faire pour sa fille, Tobie vint vers lui et lui dit : « Donne-moi congé, car je sais que mon père et ma mère croient ne plus me voir. Et maintenant je te prie, père, de me donner congé pour aller vers mon père. Je t’ai déjà fait connaître en quel état je l’ai laissé. » Et Ragouël dit à Tobie : « Reste, mon enfant, reste avec moi, et j’enverrai des messagers à Tobit, ton père et ils lui donneront de tes nouvelles. » Et il lui dit : « Pas du tout, je te prie de me donner congé maintenant pour aller vers mon père. » Et se levant, Ragouël livra à Tobie, Sarra, sa femme, et la moitié de ses biens : serviteurs et servantes, bœufs et brebis, ânes et chameaux, vêtements et argent et vases, et il les laissa partir bien portant […] Et Tobie quitta Ragouël en bonne santé et joie, bénissant le Seigneur du Ciel, le roi de toutes choses, de ce qu’il avait dirigé son chemin.
    11. Tobie guérit son père de la cécité… (26) Comme ils approchaient de Kaserim qui est en face de Ninive, Raphaël dit : « Tu sais comment nous avons laissé ton père. Courons en avant de ta femme et nous préparerons la maison où ils vont venir. » Et ils partirent tous deux ensemble. Et il lui dit : « Prends en mains le fiel. » Et le chien partit avec eux, en avant de Raphaël et de Tobie. Et Anna était assise, considérant le chemin de son fils. (27) Et elle découvrit qu’il venait et elle dit à son père : « Voici que ton fils vient avec l’homme qui est parti avec lui. » Et Raphaël dit à Tobie avant qu’il s’approchât de son père : « Je sais que ses yeux s’ouvriront. Enduis ses yeux du fiel du poisson, le remède contractera et détachera de ses yeux les leucomes, et ton père recouvrera la vue et verra la lumière. » Anna courut, se jeta au cou de son fils et lui dit : « Je t’ai vu, mon enfant, désormais je puis mourir. » Et elle pleura. Tobit se leva et, en trébuchant, il sortit par la porte de la cour. Et Tobie s’avança vers lui avec le fiel du poisson en sa main ; il souffla sur ses yeux, le saisit et lui dit : « Confiance, père ! » Et il lui appliqua et remit le remède, et il frotta de ses deux mains les coins de ses yeux. (28) Il se jeta à son cou et pleura et il lui dit : « Je t’ai vu, mon fils, lumière de mes yeux. Béni soit Dieu et béni son grand nom et bénis soient tous ses saints anges ! Que son grand nom soit sur nous et que bénis soient tous les anges en tous les siècles ! Car lui m’avait châtié et voici que je vois Tobie, mon fils. » Et Tobie entra, joyeux et bénissant Dieu à pleine bouche, et il fit savoir à son père que son voyage avait bien réussi, qu’il apportait l’argent, qu’il avait pris pour femme Sarra, la fille de Ragouël : « Et voici qu’elle est tout près de la porte de Ninive. » Et Tobit sortit au-devant de sa bru, se réjouissant et bénissant Dieu jusqu’à la porte de Ninive. Et les gens de Ninive le voyant marcher à grandes enjambées de toute sa force, sans être conduit par personne, s’étonnèrent, et Tobie confessait devant eux que Dieu lui avait fait miséricorde et avait ouvert ses yeux. Et Tobit s’approcha de Sarra, la femme de son fils Tobie, la bénit et lui dit : « Entre saine et sauve, ma fille, et béni ton Dieu qui t’a amenée vers nous ! Béni soit ton père, et béni soit mon fils Tobie, et bénie sois-tu, ma fille ! Entre en ta maison… bénédiction et joie ; entre, ma fille. » En ce jour se réjouirent tous les Juifs de Ninive. Arrivèrent aussi Achichar et Nabad, les neveux de Tobit, se réjouissant à son sujet.
    12. L’Ange Raphaël se fait connaître… Lorsque furent terminées les noces, Tobit appela Tobie et lui dit : « Mon enfant, vois à donner son salaire à l’homme qui est allé avec toi et à ajouter à son salaire. » Et il lui dit : « Père, quel salaire puis-je lui donner ? Je ne perds pas si je lui donne la moitié des biens qu’il a apportés avec moi et il t’a guéri ; quel salaire puis-je lui donner ? Et Tobit dit : « Il est juste, mon enfant, qu’il reçoive la moitié de tout ce qu’il avait en venant. »Tobie fit donc venir son compagnon et lui dit : « Prends la moitié de ce que tu as ramené pour prix de tes services, et va en paix. » Alors Raphaël les prit tous les deux à l’écart, et il leur dit : « Bénissez Dieu, célébrez-le devant tous les vivants pour le bien qu’il vous a fait. Bénissez et chantez son Nom. Faites connaître à tous les hommes les actions de Dieu comme elles le méritent et ne vous lassez pas de le remercier… Remerciez-le dignement, faites-le bien, et le malheur ne vous atteindra pas. Mieux vaut la prière avec le jeûne et l’aumône avec la justice que la richesse avec l’iniquité. Mieux vaut pratiquer l’aumône que thésauriser de l’or… L’aumône sauve de la mort et elle purifie de tout péché. Ceux qui font l’aumône sont rassasiés de jours ; ceux qui font le péché et le mal se font du tort à eux-mêmes. Je vais vous dire la vérité… je vous ai déjà enseigné qu’il convient de garder le secret du roi tandis qu’il convient de révéler dignement les œuvres de Dieu. (29) Vous saurez donc que lorsque vous étiez en prière, toi et Sarra, c’était moi qui présentais vos suppliques devant la gloire du Seigneur… j’ai été envoyé pour éprouver ta foi, et Dieu m’envoya pour te guérir, ainsi que ta belle fille Sarra. Je suis Raphaël, l’un des sept Anges qui se tiennent toujours prêts à pénétrer auprès de la Gloire du Seigneur.» Ils furent pris d’effroi tous les deux ; ils se prosternèrent et eurent grand-peur… mais il leur dit : « Ne craignez point, la paix soit avec vous. Bénissez Dieu à jamais. Pour moi, quand j’étais avec vous, ce n’est pas à moi que vous deviez ma présence, mais à la volonté de Dieu : c’est lui qu’il faut chanter. (30) Vous avez cru me voir manger, ce n’était qu’une apparence. Alors, bénissez le Seigneur sur la Terre, et rendez grâce à Dieu… Je vais remonter à Celui qui m’a envoyé. Ecrivez tout ce qui est arrivé. » Et il s’éleva. (31) Quand ils se redressèrent, il n’était plus visible… Ils louèrent Dieu ; ils le remercièrent d’avoir opéré de telles merveilles : un ange de Dieu ne leur était-il pas apparu !
    13. Cantique de Tobit… Et il dit : « Béni soit le Dieu vivant à jamais et son règne parce qu’il châtie et prend pitié : il fait descendre à l’Hadès jusqu’au plus bas de la terre ; il ramène de la grande destruction. Rendez-lui grâces, fils d’Israël […] Il vous a dispersés parmi les nations qui l’ignorent afin que vous racontiez ses merveilles et que vous fassiez savoir qu’il n’y a pas d’autres Dieu Tout-Puissant que lui. […] Exaltez-le devant tout vivant puisqu’il est notre Dieu pour tous les siècles ? Il vous châtie pour vos iniquités ; et vous tous, il vous prend en pitié d’entre toutes les nations. Si vous revenez à lui de tout votre cœur et de toute votre âme en accomplissant devant lui la vérité, il reviendra vers vous et il ne vous cachera pas sa face… Pour moi, je lui rendrai grâces dans la terre de ma captivité parce qu’il a manifesté sa majesté contre une nation pécheresse. Convertissez-vous donc, pécheurs, et pratiquez la justice devant Dieu, assurés qu’il vous fera miséricorde. Quand à moi et à mon âme, nous nous réjouissons en lui. Bénissez le Seigneur, vous tous, ses élus ; célébrez des jours de joie et rendez-lui grâces… Maudits soient tous ceux qui diront des paroles dures… Et bénis seront à jamais tous ceux qui te craignent. Alors, avance-toi et réjouis-toi auprès des fils des justes, parce qu’ils se réuniront et béniront le Seigneur de l’éternité. Bienheureux ceux qui t’aiment et bienheureux ceux qui se réjouissent de ta paix ! Et bienheureux tous les hommes qui s’affligeront de toutes tes calamités parce qu’en toi ils se réjouiront et verront toute ta joie à jamais. Mon âme, bénis le Seigneur !…
    14. Ainsi s’achèvent les paroles de l’action de grâce de Tobit. Et il mourut en paix à l’âge de cent douze ans et il vit les enfants de ses petits-fils. Il fut enseveli honorablement à Ninive. Il avait soixante-deux ans quand il fut privé de ses yeux, et après qu’il eut recouvré la vue, il vécut en prospérité et il fit des aumônes. Et il continua de bénir le Seigneur et de célébrer la grandeur de Dieu. Après la mort de sa mère, Tobie retourna chez ses beaux-parents, il les trouva bien portants dans une heureuse vieillesse ; il eut soin d’eux et lui-même leur ferma les yeux. Il recueillit tout l’héritage de la maison de Ragouël et il vit la cinquième génération des enfants de ses enfants. Après qu’il eut vécu quatre-vingt-dix-neuf ans (32) dans la crainte du Seigneur, en joie, ses enfants l’ensevelirent. Toute sa parenté et sa descendance se maintinrent dans une vie bonne et une conduite sainte en sorte qu’ils furent aimés de Dieu et des hommes et de tous ceux qui habitaient le pays…